LUBÉRON Domaine Arnia - Michel Blanc - rosé 2021

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L'été, le sud, la méditerranée... salade niçoise, tomate Mozzarella di buffala, des sardines grillées et une partie de pétanque pour tenir jusqu'à l'apéro... Magnifique rosé du Lubéron de notre ami Michel Blanc (un homonyme, même si leurs coiffures se ressemblent... ;o

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Fiche technique

Cépage majoritaireSyrah
Degrés d'alcool12,5%
Type de viticultureAgriculture raisonnée
Millésime2021
Contenance75cl

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AOC LUBÉRON ROSÉ 2021

Domaine Arnia - ANNÉE 2

Michel Blanc

Production : 4.000 bouteilles (75 cl)

Vendanges : 23 septembre 2021

Assemblage à 80 % de syrah et 20 % de vermentino cofermentés en cuve béton. Vendanges de nuit pour préserver le potentiel qualitatif des raisins. Elevage 7 mois en cuve béton.

Syrah et vermentino proviennent de parcelles voisines situées au bas des coteaux qui relient les villages de Bonnieux et de Lacoste. Les sols sont caillouteux recouverts de colluvion du Calavon, un affluent de la Durance qui sépare la vallée en deux territoires bien distincts d’un point de vue pédoclimatique.

ET MAINTENANT UN PEU DE LECTURE...

NOTRE AMI MICHEL BLANC DU DOMAINE ARNIA, EN PLUS DE FAIRE DE TRÈS BEAUX VINS...

TIENT UNE CERTAINE PLUME.

NOUS SOMMES HEUREUX DE VOUS LA FAIRE PARTAGER ICI !

Année 2, c’est l’année du gel. Autour du 8 avril 2021 une vague de froid s’est abattue sur de nombreux pays européens, dont le sud de la France. Fort heureusement en vallée du Calavon le débourrement est assez tardif et seules les parcelles d’Oppède avaient commencé à pousser lorsque le froid vint détruire le travail de 6 mois… et par là-même les revenus d’une année entière. Cela ne veut pas dire que le gel n’a pas affecté les autres parcelles, mais ces dernières étant encore au stade de bourgeons, les dégâts furent moins importants.

Mi-septembre 2022 une partie de la récolte était déjà rentrée dans les cuves de la cave coopérative. Nous venions de vendanger les grenaches d’Oppède et avions confirmation qu’un gel sévère suivi d’une coulure importante font d’importants dégâts en terme de rendement par hectare. Fort heureusement la qualité fut au rendez-vous, les grenaches de Pierredon ont alimenté les cuves de rosés qui font le succès de la cave de Bonnieux (tout comme l’ensemble de sa gamme).

Jeudi 23 septembre avant le lever du soleil les deux parcelles de syrah et les quatre rangées de vermentino situées à Bonnieux ont été vendangées pour être vinifiées en Luberon rosé.

Mercredi 29 septembre, de nouveau à la Saint-Michel, Patrick nous a vendangé les parcelles de grenaches des Patys, les syrahs et les mourvèdres de la Gardi.

Samedi 16 octobre 2021, nous avons sacrifié au rite du repas de fin de vendanges. Trois générations d’agriculteurs et d’agricultrices étaient attablés devant les quais de réception. De généreuses assiettes de paëllas furent distribuées de tables en tables, les bouteilles de vin blanc, rosé et rouge ont tourné d’un convive à l’autre.

L’ambiance bon enfant était aux retrouvailles après une vingtaine de mois de pandémie, de confinement, et autres restrictions de liberté. Tout le monde était heureux de se retrouver. En toute simplicité. Sous un ardent soleil d’automne, avec à l’horizon la massive silhouette du château du Marquis de Sade et plein sud, au sommet du village, la vieille église de Bonnieux, un chef d’œuvre de l’art roman, dont la coopérative soutient la restauration en reversant les bénéfices tirés d’une cuvée vendue à son profit.

Ce jour là nous évoquâmes les fermentations des deux cuves d’Année 2. Le rosé s’était terminé, il avait fallu le reloger. Le rouge vivait sa vie… sous surveillance, comme le lait sur le feu. Ce matin là, après avoir réalisé une nouvelle série de photographies pour illustrer les bouteilles d’Année 2, et dans le but de nourrir l’iconographie de ce site internet, j’ai soudainement eu une pensée pour Bertrand Tavernier tant ses propos résonnaient fort en moi en cet automne multicolore.

6 mars 2022, l’hiver est passé, les vins sont désormais clairs, prêts à être embouteillés. Le rosé, issu d’un assemblage majoritairement constitué de syrah et de vermentino présente une belle robe rose pâle, un nez expressif d’agrumes et de petits fruits rouges, une bouche tendre, fruitée, vive et rafraichissante. Sa commercialisation est prévue pour le mois d’avril.

LE DOMAINE

La vallée du Calavon, un territoire de confluence

Les vignes du domaine Arnia s’étendent sur une quinzaine de kilomètres, entre Apt et Cavaillon, deux villes fondées par les romains et situées le long de la via Domitia, voie qui relie depuis plus de deux mille ans l’Italie à l’Espagne et qui traversait le Calavon au niveau du Pont-Julien au débouché du défilé de Roquefure.

Réparties sur les communes de Bonnieux, Goult et Oppède nos parcelles surplombent donc la vallée du Calavon (on dit Coulon à partir de Robion), capricieux torrent qui prend naissance dans les Alpes de Haute-Provence pour se jeter dans la Durance et la teinter ainsi de ses eaux couleur ocre. Ocre comme le sont les falaises de Roussillon, village voisin, mondialement connu pour sa beauté mais aussi pour avoir accueilli Samuel Beckett pendant la seconde guerre mondiale.

Ainsi notre territoire est une terre de lumière et de biodiversité, une palette d’artiste composée d’horizons bleutés, d’étendues jaunes comme le sont les champs de blé et de tournesols en fleur,  de rayures violettes dessinées par les rangées de lavandin, de nuages blancs formés par les cerisiers en fleur et d’une mosaïque multicolore lorsque les feuilles de vigne commencent à changer de couleur aux premiers frimas.

Composé de 12,5 hectares de vigne, dont 5,2 ha d’AOC Luberon, 6 ha d’AOC Ventoux (non ne dit plus Côtes… ni pour l’un ni pour l’autre) et de 1,3 ha d’IGP Méditerranée (les anciens vins de pays de Vaucluse), le domaine est à la fois situé sur la partie la plus septentrionale du Luberon et la plus méridionale du Ventoux.

Grâce à un encépagement particulièrement diversifié où se côtoient 14 cépages, majoritairement méditerranéens ou rhodaniens, notre capacité à créer de multiples cuvées, tout en respectant les caractéristiques de chaque terroir, est immense.

Il se peut donc, mais nous n’en sommes pas encore sûrs, que d’une année sur l’autre vous ne retrouviez pas les mêmes assemblages. Il en sera de notre gamme comme il en est d’un atelier d’artiste, d’un recueil de nouvelles, d’un album photographique… une signature commune mais des œuvres (allez osons le terme) multiples et différentes qui reflèteront leur millésime ainsi que notre humeur du moment (et l’on espère que l’un et l’autre seront très bons).

Le Baron Pierre le Roy de Boiseaumarié, premier vigneron du monde, a affirmé en son temps que les français n’étaient pas faits pour les productions standardisées, que leur génie était ailleurs. A notre petite échelle et en toute humilité nous essayerons de lui rendre hommage en donnant priorité à la création plutôt qu’à la standardisation.

En écrivant cela nous nous prenons le risque de prêter le flanc à la critique, ouvrant indirectement la boite de Pandore de la question des cépages que nous avons plantés. Quels sont-ils ? D’où viennent-ils ? Coupons court aux polémiques et ne cachons rien de la vérité. Hormis nos vieux carignans replantés juste après le sévère gel de février 1956 et certains grenaches des Patys, toutes les parcelles ont été plantées récemment, avec des clones multipliés par des pépiniéristes locaux. Aucune parcelle n’est donc issue de sélections massales. A tort ou à raison. Certaines syrahs sont effectivement atteintes de dégénérescence précoce, comme c’est souvent le cas pour les syrahs plantées au début des années 90. Mais il suffit de se baisser et de comparer les ceps qui forment une rangée pour constater qu’ils sont tous différents. Par ailleurs, comment faire des sélections massales quand vous partez d’un vignoble quasi inexistant ? Avec des rentabilités économiques difficiles à atteindre, des programmes de restructuration qui vous obligent à arracher, labourer, replanter en à peine trois ou quatre années, s’interdire le recours à des clones est une gageure, un pari un peu fou que nous espérons pouvoir prendre un jour, mais en attendant on s’est organisé comme on l’a pu.

Arnia, un domaine en Luberon

En italien, Arnia signifie la ruche. Pourquoi avoir choisi un terme italien ? Parce que l’italien est une langue chantante et que l’on dit souvent que c’est la langue de l’amour. Mais aussi parce qu’ici, dans le Comtat Venaissin, et notamment dans l’ancienne enclave de Bonnieux, nous n’avons été rattachés à la France seulement en 1793. Auparavant nous dépendions des Etats Pontificaux, comme une grande partie du département de Vaucluse, hormis la Principauté d’Orange qui était rattachée à la couronne des Pays-Bas (d’où la couleur des maillots de l’équipe de football des Pays-Bas).

La ruche donc. Alors bien sûr, l’idée qui a prévalu était de rendre hommage aux abeilles, dont on parle tant et à juste titre en ce début de 21ème siècle. Un tiers de nos aliments sont dépendants du travail de pollinisation des abeilles. Imaginez qu’elles viennent à disparaitre ? Votre burger réduit d’un tiers ? Votre sorbet pistache vanille réduit d’un tiers ? Votre pastis réduit d’un tiers ? (ah non, ça ce n’est pas acceptable, et en plus, ce n’est pas un aliment, sauf à ne pas respecter le dosage prescrit et à forcer sur le volume anisé)… Donc oui hommage aux abeilles mais aussi à l’ensemble des pollinisateurs ! Ils bossent pour nous. Et ils font plutôt bien le job et pour pas un rond…. Alors, de grâce, épargnons-les…

Après, il convient de rappeler que la vigne est autofertile. Ce qui veut dire qu’elle peut se passer des insectes pollinisateurs (et notamment les bourdons). S’ils disparaissent, pas de crainte de voir votre verre de rosé favori (le nôtre) à moitié vide, par contre, il faudra réduire votre consommation de gaspacho, de nougat, de cerises et autres mets délicieux. Il faut donc protéger les pollinisateurs !

Au domaine Arnia nous allons installer des ruches et tout mettre en œuvre pour être certifié Bee friendly rapidement. Je ne sais pas si on a le droit d’en parler avant d’avoir entamé toute démarche…Mais c’est un vrai objectif. Nous sommes déjà certifiés Agri Confiance, qui est un engagement normé plus ou moins proche d’un RSE coopératif et nous en sommes très fiers. Mais si demain nous étions certifiés Bee friendly nous serions encore plus fiers. Et cela en attendant le millésime béni où nous pourrons prendre le risque de convertir nos 12,5 hectares en viticulture biologique. Mais pour l’instant, pour reprendre une expression post-Covid fort usitée, « c’est compliqué». Techniquement, humainement et donc financièrement.

Arnia, la ruche, c’est notre façon de vivre, de fonctionner. Ce sont les membres de la famille qui bourdonnent ensemble lors des grandes célébrations. Ce sont les intermittents du spectacle de la nature, les tractoristes, les techniciens, œnologues, les mécanos et communicants qui s’affairent pour nous permettre de mener à bien notre mission commune : récolter de beaux raisins, les apporter à la cave coopérative et les vinifier avec l’objectif d’élaborer de beaux vins, et si tous les feux sont au vert, de grands vins même !

La ruche, ce sont aussi les enfants devenus grands qui partent vers d’autres horizons mais reviennent toujours là où ils ont appris à monter à bicyclette, à conduire un tracteur, à épamprer ces fichues clairettes qui repoussent de tous côtés.

La ruche enfin, c’est la communauté des hommes et des femmes sur laquelle se construit un territoire. La communauté des enseignants, des paysans, des commerçants, des artisans, des pensants, des aidants, des soignants, des militants… 

Arnia est notre nom, notre philosophie, notre volonté de participer activement, à notre modeste échelle, au développement de notre territoire. A ce territoire qui prend naissance au pied des Alpes et se termine en bord de Durance. A cette vallée du Calavon, bordée au nord par les Monts du Vaucluse et au sud par le massif du Luberon que les troupes romaines (Ave César), les marcheurs du week-end (Salut les marseillais), les cyclistes et les troupeaux de moutons suivent depuis plus de 2000 ans !

Vous l’aurez compris, dans une bouteille d’Arnia il n’y pas que du vin. Il y a aussi des croyances, des convictions, de la sueur, des doutes, des paysages et des histoires. Et des larmes. Forcément, comme celles-qui me sont venues un samedi d’automne alors que je me rendais sur les terrasses de Pierredon juger de la maturité des olives. Branché sur les ondes de France Inter j’ai reconnu la voix du regretté Bertrand Tavernier que j’ai eu la chance d’accueillir plusieurs fois à Châteauneuf-du-Pape. Ce grand réalisateur, militant de l’exception culturelle, combat planétaire qui rejoint celui de nous devons mener au titre des AOC contre la standardisation, a dit un jour : « Je pense que mon amour pour les paysages, de tourner en extérieur très tôt …ça vient de quelque chose, une frustration que je ressens en France où il y a pas tellement de films où les paysages jouent une importance énorme »…

Oserai-je paraphraser Bertrand Tavernier et prétendre que mon amour pour le concept même d’AOC vient de cette frustration de constater que pour de trop nombreux consommateurs, en évidente rupture de liens avec la ruralité, ses traditions, ses paysages, ses aléas, la quantité prime sur la qualité ? Le prix sur l’équitable répartition de la valeur ajoutée ? La désincarnation du produit agricole, brut ou transformé, a aboutit ces trente dernières années au double scandale d’un niveau record de gaspillage alimentaire – l’aliment peu cher n’est plus sacré, il a perdu de sa respectabilité sur l’autel de l’incantation permanente des pouvoirs publics à baisser les prix des aliments, et en même temps et de façon conséquente, à une paupérisation grandissante des paysans français, notamment des éleveurs, après que des filières entières ont été sciemment sacrifiées par les dirigeants de notre pays (le Vaucluse fut le jardin de la France, il ne l’est plus depuis longtemps, laminé par les bas coûts de production de pays proches dans un premier temps et puis de plus en plus éloignés au fur et à mesure que la globalisation des échanges explosaient pour devenir la norme plutôt que l’exception.

GENÈSE

Genèse d’une aventure familiale

Arnia est un domaine viticole de création récente. Une quasi start-up de la viticulture provençale dont l’origine remonte aux débuts des années deux mille. Il y a deux décennies, mon père et moi avons décidé de célébrer le 21ème siècle naissant en plantant nos premières parcelles de clairette et de syrah. Tout au  bas des coteaux que surplombent les villages de Bonnieux et de Lacoste.

 Bonnieux, construit sur un éperon rocheux qui marque l’entrée de la Combe de Lourmarin est souvent qualifié de Mont-Saint-Michel provençal. Face à lui, sur son nid d’aigle, Lacoste. Ancien fief vaudois qui regarde au levant, ce petit village est surplombé d’un château qui appartint au célèbre Marquis de Sade avant de subir les avanies de l’histoire, puis d’être restauré par André Bouer, professeur d’anglais à la retraite et par Pierre Cardin, couturier.

Arnia, un domaine en Luberon, a été créé dans la continuité d’une exploitation agricole familiale orientée depuis plusieurs générations vers le maraichage et l’arboriculture. Sa vocation était alors de produire des fruits et des légumes qui étaient vendus aux grossistes de Cavaillon, pour alimenter les marchés de Rungis, de Lyon, de la Côte d’Azur mais aussi du Royaume-Uni où nos cerises, nos raisins de table et nos melons étaient fort appréciés.

Bien que dans notre famille nous « cultivons la vigne » depuis fort longtemps, nous ne pouvons pour autant prétendre être vignerons de générations en générations. Et encore moins exhiber blasons familiaux, classement officiel, récompenses diverses et variées, diplômes d’excellence et médailles tels que les arboraient les généraux de l’ex-URSS sur leurs uniformes de cérémonie.

Nous sommes donc une famille néo-vigneronne, animée par le désir de proposer un nouveau modèle de développement territorial et dotée d’une immense passion pour les vins produits en Vallée du Rhône, dans le sud-est de la France, entre Lyon et Avignon. Jour après jour, Arnia se construit au cœur de la région qui chaque soir à la télévision apparait ensoleillée sur la carte des prévisions météorologiques.

Arnia est un projet collectif porté par myself, Michel Blanc (Aka Michaël White), mais pas seulement. Je suis plutôt bien entouré, voire très bien entouré. Je suis né et j’ai grandi ici dans le pays d’Apt. Apt comme Apta Julia et non comme « airport » comme se l’imagina un jour un loueur de voiture exerçant son activité gare de Lyon à Paris (j’ai toujours trouvé cela prêtant à confusion d’appeler gare de Lyon une gare située à Paris…). Apta Julia, ville romaine, dont le théâtre antique était au moins aussi grand que celui d’Orange dans le nord Vaucluse.

Après des études en génie alimentaire et en biotechnologies, en marketing international et en droit de la vigne et du vin, j’ai a occupé (et j’occupe toujours) diverses fonctions managériales pour le compte des vignerons de l’appellation Châteauneuf-du-Pape. Une appellation bénie des Dieux où le grenache règne en maître sur douze autres cépages, fidèles vassaux. Où le soleil d’été vous écrase et le Mistral d’hiver vous fait courber l’échine jusqu’à ce que vous compreniez que le Maître c’est lui et seulement lui !

Arnia est un projet qui s’est construit dans le temps et dans l’effort, en sacrifiant vacances et vie de famille (mea maxima culpa). Un projet porté par la fierté de redonner vie à des parcelles en friche, à des terrasses abandonnées. Un projet motivé par une ambition que l’on pourrait qualifier d’holistique et qui serait de permettre à des « vignes singulières » d’exprimer tout leur potentiel viticole, œnologique et gustatif. Mais pas seulement. Protection de la biodiversité, développement territorial, promotion du slow tourisme, défense des indications géographiques sont autant de facteurs de motivation qui participent à la construction du projet Arnia, que nous tentons de vous présenter sans trop enjoliver la réalité.

Sincèrement et avec une profonde humilité, nous sommes fiers aujourd’hui de vous parler d’Arnia au présent, tant dans le passé le futur nous paru souvent sombre et incertain.

Nous espérons que nos vins seront à la hauteur des espoirs qui nous ont quotidiennement animés ces deux dernières décennies. Et dans l’attente que vous les dégustiez, permettez-nous de prendre des raccourcis en ne parlant ni des soucis d’organisation lorsque l’on a deux métiers, du gel, de la grêle, des pannes mécaniques, des roues crevées la veille des vendanges, des tracteurs dans le fossé… Et nous garderons aussi quelques confidences pour les soirées que nous ne manquerons pas d’organiser si nous réussissons notre pari de commercialiser nos vins avec succès.

Parlons donc de notre territoire tel qu’il se présente aujourd’hui. On pourrait commencer en évoquant nos illustres voisins, réalisateurs, acteurs, producteurs de cinéma, ministres (en exercice ou à la retraite), présidents (de la République, mais aussi de sociétés cotées au CAC 40), couturiers, chanteurs…. Nous pourrions citer les poètes et écrivains qui ont vécu ici et qui ont trouvé les mots justes pour décrire ce que nous ressentons le matin au lever du soleil, à midi au plus fort de la chaleur, et bien entendu le soir lorsque ne résonne plus que le champ des cigales, et qu’au loin, à l’ouest, derrière le village de Goult les cieux se teintent d’un rose à faire pâlir tout ce que la terre compte de toulousains (Toulouse ô Toulouse…). Henri Bosco, Albert Camus, tous les deux enterrés dans le romantique cimetière de Lourmarin, Jean Giono, René Char, Pierre Magnan, Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature), et bien avant eux, déjà, François Pétrarque, poète et humaniste florentin qui s’éprit ici de Laure de Noves « qui avait la forme d’un ange » ont apprécié de vivre dans cet arrière pays provençal où le Mistral est devenu calme, les collines ont été érodées, où les horizons se fondent dans le bleu des cieux.

De nombreux peintres ont aussi marqué de leurs talents  l’histoire culturelle de notre pays. Picasso et Cézanne en tous premiers lieux, Nicolas de Staël, Victor Vasarely, Jorge Soteras, Auguste Chabaud, Pierre Ambrogiani, Frédéric Gore, Rahim Najfar et tous les autres, anonymes ou célèbres, qui ont été inspirés par la lumière provençale. Et, ne les oublions pas, les paysans ! Les paysans qui entretiennent les paysages, sculptent les coteaux, colorent les plaines de leurs cultures. Des artistes de la ruralité qui produisent des aliments pour leurs prochains, ouvrent leur maison, partagent leur repas et leurs bouteilles de vin, livrent leurs produits aux restaurateurs adeptes du fait maison et du consommer éthique tel que nous y enjoint depuis maintenant trois décennies Carlo Pétrini, président fondateur de Slow Food et apôtre du «Bon, propre et juste ».

TERROIRS

Des terroirs aux origines sédimentaires certaines

Sur la commune de Bonnieux, dans la plaine que traverse la Riaille, un affluent du Calavon qui prend sa source au pied du Luberon, les parcelles situées sur les lieux-dits Moulin Sud et Le Bastidon sont plantées sur des sols  constitués de matériaux caillouteux mais volontiers recouverts de matériaux fins (limons et colluvions).

En face, sur les coteaux les plus au sud de la vaste appellation Ventoux, la géologie est plus complexe. Sur le haut de la colline de la Gardi, commune de Goult, nous trouvons des calcaires en plaquettes dits de Campagne-Calavon, (Oligocène moyen) principal horizon dans lequel existent les gisements à poissons. Juste en dessous, le substratum est constitué de marnes sableuses rouges à lits de galets calcaires de l’Eocène.

Sur les belles terrasses et replats des Patys, entre le chemin de la Verrière et la route départementale D 900 (ancienne route nationale 100, encore appelée chemin Romieu ou Roumieu, une variante des chemins de Compostelle), les sols sont formés de marnes sableuses rouges de l’Eocène, à cordons de galets calcaires, et colluvions empruntées sur place aux mêmes matériaux.

Plus à l’ouest, à proximité du magnifique village d’Oppède-le-Vieux dominé par  les ruines de son château construit au début du 13ème siècle par les Comtes de Toulouse, sur des « molasses »  calcaires du Miocène inférieur, se trouve un horizon marneux très discret surmonté des safres assez résistants du Miocène moyen. Nos terrasses de sables exposées au levant sont disposées sur Brécugne, l’une des collines qui bordent le massif du Luberon et qui forment un alignement entre Maubec et Ménerbes, et dont certaines sont exploitées en carrières de pierre du Midi. 

Mes plus vifs remerciements vont à Georges Truc pour ces précieuses descriptions géologiques que j’aurai incapable de rédiger moi-même n’ayant pas choisi cette option lorsque j’étais en première année de bio à l’université d’Avignon (et je le regrette amèrement, ne serait-ce que pour les sorties sur le terrain).

Climatologie de la vallée du Calavon

Le secteur « occidental » du Luberon est principalement caractérisé par un climat de type méditerranéen.

Différentes nuances climatiques peuvent cependant se faire ressentir, comme une influence de type montagnard (sur Bonnieux notamment) qui se traduit par des hivers parfois rigoureux et un nombre de jours de gel plus important qu’en basse Provence. 

Les précipitations moyennes annuelles varient de 600 à 900 mm. En moyenne, le secteur d’Apt reçoit des précipitations supérieures à 700 mm et la partie orientale supérieures à 800 mm. Mais de grandes disparités existent selon la saison et l’indice de Gaussen révèle une sécheresse d’un à deux mois selon les années (plutôt trois mois cette dernière décennie…. Petit message à l’intention des climato septiques).

Le climat est soumis à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps. Le climat méditerranéen de la Vallée du Calavon, malgré sa moindre exposition au bénéfique Mistral, constitue un atout exceptionnel dont on retrouve les caractéristiques dans le profil des vins que nous y élaborons.

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LUBÉRON Domaine Arnia - Michel Blanc - rosé 2021

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